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1-La notion d’Anthropologie                                                                                                                    Le terme anthropologie vient de deux mots grecs, anthrôpos, qui signifie « homme », et logos, qui signifie science, parole, discours. L'anthropologie constitue jusqu'au XIXe siècle une branche du savoir philosophique plaçant l'homme au centre de ses préoccupations mais, avec la naissance des sciences sociales, le terme change de sens pour désigner essentiellement la nouvelle science. La démarche anthropologique « prend comme objet d’investigation des unités sociales de faible ampleur à partir desquelles elle tente d’élaborer une analyse de portée plus générale, appréhendant d’un certain point de vue la totalité de la société où ces unités s’insèrent »

1-1-Anthropologie et ethnologie                                                                                         L'anthropologie et l'ethnologie sont nées au XVIIIe siècle. L'anthropologie est l'étude de l'homme et des groupes humains. L'ethnologie étudie l'ensemble des caractères de chaque ethnie afin d'établir des lignes générales de structure des sociétés et de leur évolution. Historiquement, ces deux termes ont désigné des concepts différents : l'anthropologie était une science de la nature et l'ethnologie concernait le classement culturel puis « l'analyse comparée des mœurs et des institutions des sociétés traditionnelles ». Selon Marcel Mauss, il est possible de distinguer dans le métier d'anthropologue une phase ethnographique qui observe et collecte les faits, une phase ethnologique qui les analyse, et une phase anthropologique qui compare, synthétise et théorise. Mais pour certains anthropologues contemporains, ce découpage en diverses phases n'est pas applicable dans la pratique : « toute ethnographie est déjà ethnologie, toute observation déjà interprétation »  

1-2-Anthropologie sociale et culturelle                                                                                       L'anthropologie sociale et culturelle étudie principalement les rites et les croyances, les structures de parenté et les mariages, ainsi que les institutions d'un groupe. Ces institutions sont conçues comme le fondement des structures sociales.                                                                                                             Plus généralement, l'anthropologie culturelle cherche à « penser et comprendre l'unité de l'homme à travers la diversité des cultures ». L'anthropologie culturelle connaît ses premiers développements avec l'anthropologue américain d'origine allemande, Franz Boas et les diffusionnistes qui veulent réagir contre l'évolutionnisme. Une fois débarrassé des courants historiques (racialisme, diffusionnisme, structuralisme, évolutionnisme, fonctionnalisme, etc.), le débat continue entre anthropologie sociale et anthropologie culturelle : même s'il s'est apaisé depuis les années 1980, la première est essentiellement européenne (écoles française et britannique) et la seconde américaine. Ces deux courants ne se sont jamais séparés, la distinction ne pouvant être qu'artificielle entre « une sociologie des peuples sans écriture d’un côté, une science de la culture privilégiant l’étude de l’art, du folklore, de la religion, du langage, de l’autre ». L'anthropologue français Claude Lévi-Strauss a relativisé cette distinction en pointant le fait que l'être humain est autant un animal social qu'un Homo faber (être culturel). Ainsi la différence entre les deux domaines ne serait qu'une question de point de vue.

Bibliographie

1-Marcel Mauss, Manuel d'ethnographie, Payot ; Sociologie et anthropologie, PUF.

2-Jean Copans, Maurice Godelier, L'Anthropologie, science des sociétés primitives ? 1971, Denoël

3-Erwan Dianteill, « Anthropologie culturelle ou anthropologie sociale ? », L'Année sociologique, vol. 62, no 1,‎ 2012, p. 93-122.

4-Emile Durkheim, Les règles de la méthode sociologique, la République des lettres, 2019 ,160p.

5-Jean Copans, introduction à l’ethnographie et à l’anthropologie, Nattan, Paris, 1996, p8.