La vie des entreprises des pays industrialisés ou en voie de l’être est caractérisée par des mutations profondes : technologiques, économiques et sociales. Supprimant certains types d’emplois, ces mutations posent des problèmes sociaux évidents : il n’y a qu’à ouvrir notre journal habituel pour s’en rendre compte. Mais elles créent également des besoins nouveaux qu’il nous faut identifier, puis satisfaire en terme de formation et de qualification des acteurs, de gestion et surtout d’organisation. Il en est ainsi pour la fonction maintenance, fonction qui a émergé dans les années 1970 à 1980 comme réponse à un besoin nouveau : celui de maîtriser technique-ment et économiquement des systèmes productifs automatisés dans un environne-ment fortement informatisé. Partant de quelques domaines où la recherche de sécurité jouait un rôle moteur (transports, nucléaire, pétrochimie…), le besoin de maintenance s’est progressive-ment fait sentir dans toutes les industries et les services, et s’étend dorénavant au tertiaire : maintenance immobilière, maintenance hospitalière, etc. L’aspect économique que représente la croissance        du    « coût de la panne et de ses conséquences » explique en grande partie l’expansion de ce besoin. D’autre part, la mondialisation des marchés a encore accru ce besoin de maintenir et d’optimiser le niveau de performance des outils de production. En effet, alors que la compétitivité se jouait il y a peu sur l’innovation technologique (recherche de l’outil productif inédit, recherche de solutions automatisées et informatisées), nous pensons que c’est par l’innovation sociale et l’innovation organisationnelle qu’émergeront les entreprises les plus performantes sur ces marchés. L’enjeu majeur est ou sera la valorisation des ressources humaines. Nous produirons de plus en plus avec des technologies identiques pour tous, mais nous maintiendrons la production en quantité et en qualité avec des hommes. Eux feront la différence. En particulier, les techniciens de maintenance auront un rôle clé pour valoriser le capital productif de l’entreprise. Pour cela ils devront collaborer avec les autres services de l’entreprise : production, contrôle de gestion.