RESUME: ce cours est une initiation aux sciences sociales pour les etudiants de la premiere annee sciences sociales3
Cours N°1
LES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES
Les sciences humaines se veulent Scientifiques sans être "de la nature" comme en physique, chimie, biologie. Humaines sans êtres normatives, comme en morale, droit, esthétique, politique, gestion, etc., où il s'agit de trouver le sens du bien, du juste, du beau, de l'efficace.
Au sein des sciences humaines, la psychologie étudie ce qui se passe en l’homme : affectivité, intelligence, volonté.
L’économie : est l'étude de la rareté des ressources et de la circulation des produits.
L’histoire : est l'étude de ce qui s'est passé, ce qui est permanent.
Pour toutes ces disciplines, l'homme est un être de culture et pas seulement de nature.
Il entre en relation avec les autres, il parle et surtout il pense, mais il s'agit ici de le comprendre avant de vouloir régler sa conduite.
Cours N°2
Qu'-es- que les sciences humaines et sociales ?
Voici la définition donnée dans le Dictionnaire des Sciences économiques et sociales (René REVOL Hachette Education, Paris, 2002, p.353-354).
Définition :
"Sciences sociales : Ensemble des sciences qui étudient les relations sociales et les système sociaux."
La distinction entre "sciences sociales" , "sciences humaines" , "sciences de l'homme" , etc., est difficile à établir avec rigueur, et provient des évolutions institutionnelles, notamment universitaires.
L'expression "sciences humaines"- longtemps dominante et aujourd'hui déclinante – peut intégrer les sciences de l'individu ou du sujet, telle la psychologie, alors que celle des "sciences sociales" met l'accent sur toutes les activités qui concernent l'homme étudié dans ses relations de groupe.
Peuvent être désignées comme sciences sociales : la sociologie, l'anthropologie culturelle ou ethnologie, la psychologie sociale, la science politique, l'histoire, la démographie, la géographie humaine, les sciences économiques
La dénomination "sciences économiques et sociales" n'est aujourd’hui utilisée que pour désigner une discipline enseignée au lycée mais non présente en tant que telle à l'Université.
En tout état de cause, les sciences sociales se caractérisent essentiellement par une volonté de croiser les regards et les différentes méthodologies de chacune des sciences sociales sur le même objet social."
. COURS N 3
Distinction entre "sciences humaines" et "sciences sociales"
Sciences humaines :
Ce qu'elles cherchent à expliquer se produit, existe au niveau de l'individu.
Exemples :
La peur, l’émotion, l'agressivité, le désir, la violence,…
Sciences sociales :
Ce qu'elles cherchent à expliquer se produit, existe au niveau du groupe, du collectif. (le mariage, le travail, la famille est un groupe social) Exemples :
Le capitalisme, la religion, l'état, le terrorisme,… Exemples de sciences sociales:
L’économie, la sociologie, la science politique, l’histoire
Cours N°4
La Sociologie
Qu'est-ce que la Sociologie ?
Définition :
La sociologie est la science qui cherche a connaître les phénomènes qui doivent leur existence au fait que les hommes vivent en groupes et communiquent entre eux.
La sociologie a été en quelque sorte inventée au 19 ème siècle par ceux que l'on appelle les pères fondateurs de la sociologie (Émile Durkheim, Max Weber), le terme sociologie lui-même a été créé par Auguste Conte en 1838.
Etymologiquement, sociologie signifie science de la société pour les fondateurs de la sociologie, analyser la vie sociale c'est d'abord comprendre les multiples changements sociaux qui marquent la société humaine, mais c'est aussi comprendre les interactions les plus élémentaires entre les acteurs de la vie sociale.
Ainsi défini, le champ de la sociologie est très vaste il s'agit de la famille, la religion, l'école, la culture, l'éducation,…etc.
La sociologie est une science pratique concrète, travail sur le terrain, et se définit à partir d'une pratique. C'est donc une science dynamique qui explique les mouvements et les rapports sociaux.
COURS N 5
LES FONDATEURS de la sociologie
1- Auguste COMTE (1798 - 1857 Montpellier)
C’est lui qui invente le néologisme "sociologie" en 1839. Avec lui, la sociologie commence à devenir une science. Il la définit comme "l’étude positive de l’ensemble des lois fondamentales propres aux phénomènes sociaux". Il distingue deux états de la science des phénomènes sociaux : • La statique sociale qui fonde les bases de la théorie de l’ordre et que l’on peut traduire par l’étude fondamentale des conditions d’existence de la société. • La dynamique sociale qui fonde les bases de la théorie du progrès et que l’on peut traduire comme l’étude des lois et de son mouvement continu, c’est-à-dire le processus d’évolution d’une société. En un mot, "la dynamique sociale étudie les lois de la succession, pendant que la statique sociale cherche celles de la coexistence". Comte établit une loi progressive, générale et linéaire d’évolution de l’esprit humain où, selon lui, tous les domaines de la connaissance passent par trois états successifs. C’est la loi générale des trois états qu’il met en relation avec la dynamique sociale : Etat théologique ou fictif. C’est le pouvoir propre à chaque société qui permet de relier des pouvoirs temporels (ex : la politique) avec des pouvoirs spirituels ou théologiques (scientifiques) Etat métaphysique ou abstrait. C’est une période de crise, une époque critique conçue comme un âge de transition révolutionnaire. État scientifique ou positif. C’est la phase de réorganisation de la société qui suit la crise où le régime (re)devient rationnel.
Comte distingue au niveau de la méthode 3 démarches possibles :
l’observation, la comparaison et l’expérimentation. Mais la mise en œuvre de cette dernière n’étant pas commode dans le cas des phénomènes sociaux, il défend le recours à l’observation et à la comparaison. Notamment la comparaison historique comme le rapprochement des divers états de la société humaine pouvant exister dans différents endroits du monde. On doit comparer une société à une autre différente. Comte a permis d’apporter à la sociologie ses fondements grâce à des éléments fondamentaux et à l’héritage des sciences préexistantes.
COURS N 6
2. Emile DURKHEIM (1858 - 1917):
Agrégation de philosophie 1887 : premiers cours de sociologie 1893 : "de la division sociale du travail" 1895 : "les règles de la méthode sociologique" 1896 : création de la revue scientifique "l’année sociologique" 1897 : "le suicide" 1912 : "les formes élémentaires de la vie religieuse"
L’essentiel du travail de Durkheim consiste à promouvoir l’idée d’une sociologie autonome aux côtés (et donc en compétition) des disciplines déjà établies. Son travail trouve sa reconnaissance en 1913 lorsque la chair qu’occupe Durkheim à la Sorbonne prend le nom de "chaire de sociologie". Mais la sociologie Française ne trouve sa cohérence théorique et idéologique qu’avec la véritable école formée par Durkheim autour de "l’année sociologique". De là découlera ce que l’on appellera "l’école française" de sociologie. Il emploie une méthode identique dans ses 3 études : Définition du phénomène. Réfutation des interprétations antérieures. Explication proprement sociologique du phénomène considéré. Le concept d’existence de la sociologie nécessite 2 éléments essentiels : D’une part, l’objet de cette science doit être spécifique et non l’objet d’autres sciences. D’autre part, l’objet doit être observé et expliqué de manière semblable à celle dont les faits de toutes les autres sciences sont observés et expliqués. 2 formules à retenir : "il faut considérer les faits sociaux comme des choses" "La caractéristique du fait social, c’est qu’il exerce une contrainte sur l’individu" C’est-à-dire que l’on ne sait pas ce que signifient les phénomènes sociaux qui nous entourent. Il n’y a pas de conception scientifique. Lorsque l’on observe un fait social, il faut se débarrasser de tout préjugé et la difficulté vient de ce que le questionnement sociologique recouvre souvent des considérations de sens commun.
COURS N 7
La sociologie est une science, et ce n’est pas parce qu’elle porte sur des comportements humains immédiatement compréhensibles qu’elle peut se contenter de reproduire les réflexions du sens commun A l’instar de toutes ses consœurs, elle doit non seulement faire des découvertes ou du moins établir des faits, mais en plus leur chercher des modèles explicatifs efficaces. Il faut donc une distance par rapport aux choses, ne pas s’y impliquer émotionnellement. En cela, la compréhension d’un phénomène ne peut résulter
Durkheim met en évidence qu’un phénomène social peut être reconnu car il s’impose à l’individu en tant que contrainte (ex : mode). Cette contrainte apparaît comme un sentiment coercitif qui s’impose à tous et qui engendre une réaction collective.
Par ailleurs, dans son ouvrage "De la division sociale du travail" (1893), il distingue deux types de sociétés :
• A solidarité mécanique où la différence entre les individus a peu d’importance, ce qui est primordial c’est la cohésion interne qui résulte d’une conscience collective forte (notion de groupe).
•B solidarités organique où il y a une division du travail, où les hommes sont des que de son traitement objectif. La sociologie doit rechercher la cause du phénomène et sa fonction sociale (les faits). Elle pourra alors avoir une fonction curative, c’est-à-dire guérir les sociétés malades et en reconnaître les maux.
Individualités différenciées, chacun ayant une tache spécifique. La cohésion sociale est possible grâce à la complémentarité des fonctions de chaque individu.
COURS N 8
LA DIVISION DU TRAVAIL
- Question initiale. “ Comment se fait-il que, tout en devenant plus autonome, l’individu dépende plus étroitement de la société? Comment peut-il être à la fois plus personnel et plus solidaire ? ”
- Fonction de la division du travail social.
Contrairement à l’analyse d’Adam Smith, la division du travail social s’explique essentiellement par le fait qu’elle permet, à travers la complémentarité des fonctions, de créer de la solidarité sociale.
- Méthode. Comment vérifier cette hypothèse ? En utilisant un indicateur de la solidarité sociale : la forme du droit (droit pénal vs. droit civil / commercial / administratif / constitutionnel).
- La solidarité mécanique. Dans ce cas, la solidarité est fondée sur la ressemblance : nous sommes solidaires parce que nous partageons les mêmes idées, parce que nous sommes tous soumis à la même “ conscience collective ”.
Le droit pénal est l’indicateur de la solidarité mécanique parce qu’il est un droit de la vengeance : à travers la souffrance infligée au coupable, nous lavons l’affront fait à la conscience collective. Ce qui implique qu’elle a une dimension
“ transcendante ” (en ce sens qu’elle transcende l’individu), d’où l’analogie entre religion et société.
- La solidarité organique. Dans ce cas, le droit mis en application est plutôt de type restitutif: il ne s’agit pas de punir le coupable, mais simplement de l’obliger à réparer les dommages commis. Cela indique une diminution de la force de la conscience collective. La solidarité qui en résulte est organique en ce sens que les individus sont aussi différents les uns des autres que le sont les différents organes d’un être vivant, et concourent à la survie de cet être collectif qu’est la société, ceci d’autant mieux qu’ils sont plus spécialisés, et donc plus aptes à accomplir leur tâche spécifique.
- Types de sociétés correspondants. La solidarité mécanique correspond à une société organisée en segments basés sur la parenté. Ces segments sont tous semblables les uns aux autres. La solidarité organique donne naissance à une société formée d’organes ajustés de manière complémentaire.
- Cause de la transition d’une forme de solidarité à l’autre. L’évolution sociale ne peut pas s’expliquer par la recherche d’une efficacité économique accrue, car les “ sauvages ” étaient tout aussi contents de leur sort que nous le sommes aujourd’hui. Elle s’explique par l’augmentation de la “ densité morale ” (donc de l’intensité des interactions sociales), qui elle-même s’explique par trois facteurs: 1) l’urbanisation; 2) l’amélioration des communications; 3) la croissance démographique.
- La division du travail anomique. L’augmentation des crises industrielles à l’époque de Durkheim est pour lui le signe d’une pathologie de la division du travail, qu’il attribue au fait que celle-ci est mal “ régulée ” (anomie = insuffisance des normes de régulation sociales). La division du travail est la base de la morale : “ Dans les sociétés supérieures, le devoir n’est pas d’étendre notre activité en surface, mais de la concentrer et de la spécialiser.
COURS N 9
Règles de la démarche sociologique :
Il écrit dans Les Règles de la méthode sociologique Les “ faits sociaux ” se définissent et se reconnaissent par le fait qu’ils sont extérieurs à l’individu, et qu’ils sont contraignants. Première règle de méthode : les faits sociaux doivent être considérés “ comme des choses ”, c’est-à-dire en adoptant à leur égard une certaine attitude mentale : pour connaître les faits sociaux, nous devons accepter de nous projeter hors de notre subjectivité. En commence d’abord par :
1) écarter systématiquement les prénotions ;
2) soigneusement définir l’objet à traiter ;
3) considérer les faits sociaux “ par un côté où ils se présentent isolés de leurs manifestations individuelles ”
Règle relative à la distinction du “ normal ” et du “ pathologique ” : est normal tout phénomène social qui est moyen, habituel. Par exemple, le crime est normal, car toutes les sociétés ont des criminels. D’ailleurs, le crime est non seulement normal, mais encore utile, c’est-à-dire nécessaire à la bonne santé sociale, car une société qui aurait étouffé toute déviance par rapport à la norme interdirait en même temps toute possibilité d’innovation.
L’essentiel de la démarche méthodologique de Durkheim peut se résumer dans cette affirmation : “ La cause déterminante d’un fait social doit être recherchée parmi les faits sociaux antécédents, et non parmi les états de la conscience individuelle ”
- Créateur de cours: TOUBAL BRAHIM